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Assise à contre-sens dans le train, je regarde le paysage défiler à toute allure. Quelque chose me plaît et j'ai à peine le temps de tourner la tête pour le suivre des yeux quelques instant de plus que déjà elle s'échappe. Ma vie c'est pareil. Je tangue entre les gens. Je partage des moments, des rires et des regards. Et tout s'échappe. Toujours. Quand ce n'est pas moi qui part.
Ces derniers jours avaient tellement un goût salé. Pourtant c'était les retrouvailles. Eux tous qui viennent me sortir du lit en pleine nuit. Pour me voir. Pour que je leur raconte mon voyage. Pour pas attendre demain. Non, pour surtout pas attendre demain. Alors s'asseoir à même le sol et jouer à père Castor. Il faut le partager tout ce ressenti. Tous ces mois si loin là-bas, où je n'ai vécu qu'avec moi-même finalement.
Comme un rituel à chacun de mes retours, il viendra me charmer, même si je sais qu'il ne m'a pas attendue. On a retrouvé nos habitudes au petit bar confiné. Sauf que mon dernier rhum ici se compte en mois et plus en jours. Tant de choses ont changées. Tant de moments où je n'étais pas là.
Dans la rue silencieuse, je m'accrochais à son bras. Rien de ce que j'avais appris ce soir là ne m'avais réellement surprise. Et pourtant, qu'est ce que ça me faisait mal. Je m'accrochais à son bras, tout se brouillait et j'avais terriblement envie de l'embrasser. J'ai dû sonner pour rentrer dans cette coloc qui avait été chez moi. Je ne sais plus ce qui est réellement arrivé ce soir là. Mes rêves se sont entremêlés à la réalité et ma tête me faisait mal. Toujours moins que mon coeur, tu m'diras.
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